La première session de recrutement virtuel sur SL, organisée par NeoJobMeeting, a eu lieu sur 3 jours, du 19 au 21 Juin 2007, et a permis de mettre en relation Alstom, Areva, Cap Gemini, l'Oréal et Unilog avec des candidats potentiels. Si cette première rencontre virtuelle est convaincante, les sociétés citées vont ensuite convoquer les prétendants à un rendez-vous -lui- bien réel.
Je me suis inscrite au RV avec trois sociétés: Unilog, l'Oréal et Cap Gemini et -ouff!- les trois ont retenu ma candidature!Je dois donc rencontrer le recruteur d'Unilog à 17h00, celui de l'Oréal à 17h20 et celui de Cap Gemini à 17h40.
Je crée mon avatar sur SL. Histoire de me différencier un peu, je décide de soigner son apparence. Je choisis la couleur de mes cheveux et leur longueur, mes habits, la forme de mon visage, lèvres, front, nez.... Inutile de vous dire qu'il faut déjà une demi-journée avant d'avoir un aspect à peu près proche de celui que vous envisagiez pour votre personnage! Un peu long, je trouve.
Une fois la création achevée, il s'agit d'apprendre à bouger dans le monde virtuel et de commencer à engager la conversation. Je me rends donc au point de ralliement de NeoJobMeeting, et là le moins que l'on puisse dire est que je ne suis pas seule! Des dizaines d'avatars-candidats errent à la recherche d'un but. On socialise, on s'échange des conseils quant à notre apparence et aux déplacements. Je fais remarquer aux garçons qu'ils sont tous pareils, alors que nous -les filles- nous avons toutes fait des efforts pour donner un look à notre avatar! Comme dans la vraie vie, en somme?!
Après commencent les habituelles questions: "t'as fait quelle école?" "Tu rencontres qui?" Et là je me rends compte que le public de l'évènement est jeune, très jeune... Je demande : « Alors je suis la seule "vieille"? » Et un avatar compatissant me demande « Pourquoi, t'as quel âge? Enfin je voulais dire combien d'années d'expérience professionnelle? » Quand j'annonce le chiffre 14, il me répond « C'est super! T'es moderne! ». Je me suis sentie au seuil de la retraite! Et j'ai commence sérieusement à me demander ce que je faisais là....
A 17h00 précises mon premier entretien avec Unilog commence. Nous sommes sortis du capharnaüm du point de ralliement pour être téléportés dans l'espace entretiens. Nos avatars prennent place dans deux fauteuils autour d'une table basse et la conversation s'engage.
Première difficulté: ne pas se télescoper dans la conversation. En effet la frappe prend quelque temps, et il est difficile de savoir si la personne en face est en train d'écrire aussi. Donc parfois les questions arrivent hachées et les réponses avec un train de retard.
Deuxième difficulté: la synthèse, surtout pour le candidat potentiel. Il faut impérativement faire des phrases courtes et éviter la tentation de déballer d'emblée tout son argumentaire de bonimenteur... Il n'est pas forcément évident de répondre aux questions tout en étant incisifs et brefs!
Troisième difficulté: les temps morts. Parfois on se demande si son interlocuteur est parti boire un café avec son collègue! Son avatar est inerte, ne bouge pas, n'écrit pas, ne réagit pas et ce pendant un temps qui paraît infini. C'est dur pour les nerfs et pour les impatients comme moi!
Quatrième piège: la lecture des questions reçues. Elle n'est pas forcément aisée. Entre les erreurs de frappe et les phrases particulièrement concises, on peut facilement comprendre l'inverse de ce que son interlocuteur voulait dire... Et, comme c'est de la messagerie instantanée, pas question de relire sa prose deux fois pour être sûrs d'avoir bien compris!
Dans l'entretien avec l'Oréal, j'ai fait la triste expérience de comment la mauvaise lecture d'une phrase pouvait entraîner un dialogue de sourds pendant toute la suite de l'échange! Mon interlocuteur m'a demandé : "Seule notre Division produits grand public vous intéresse?". J'ai lu : "Notre Division produits grand public vous intéresse?". Au quoi j'ai répondu : "Bien évidemment!" Et à partir de là ça a été l'incompréhension totale! Le compte-rendu de cet échange -qui ne restera certainement pas dans les annales de l’Oréal- se trouve derrière ce lien.
Cinquième obstacle: les erreurs de frappe. Entre le stress du temps qui passe, la difficulté pour se relire et la pression de la phrase concise, les hiéroglyphes se multiplient. Faibles en orthographe s'abstenir!
Enfin, dernière bizarrerie: la notion du temps. Mon entretien avec Unilog a commencé à l'heure et s'est terminé -comme prévu- 20 minutes après, mais ces 20 minutes m'ont paru durer une éternité. Et pourtant, quand je relis le compte-rendu, l'échange est on ne peut plus concis...
Mon marathon SL a continué ensuite avec l’Oréal (où j’ai été victime du quiproquo dont je vous parlais plus haut) et avec cap Gemini, où j’ai décroché un RV pour une prise de contact plus approfondie. Je ne m’attarderai pas ici à vous en dire plus. Si cela vous intéresse vous trouverez le compte-rendu détaillé de chaque entretien accessible par l’espace ‘Liens divers’ à gauche de cette page.
Pour conclure je dirais que j’ai vécu mes entretiens virtuels comme bien réels, avec les mêmes tensions, les mêmes doutes et les mêmes agacements que des entretiens « de visu » (je citerai en exemple la petite phrase assassine du recruteur l’Oréal lorsqu’il répond à ma question : « Qu’en pensez-vous ? » en disant: « Je préfère garder ce que je pense pour moi-même ! ». Le genre de réponse sympathique qui a le pouvoir de vous mettre bien à l’aise…..) . Après plus d’une heure et demie d’échanges j’étais aussi drainée que si j’avais réellement rencontré mes interlocuteurs.
L’avantage incontestable de cette procédure réside dans l’espace virtuel, qui vous permet de réaliser en 40 minutes 3 entretiens, là où il vous faudrait une journée bien remplie avec déplacements en métro bondé pour réussir l’exploit dans la vraie vie. Finalement le téléportage a ses avantages… !!